Bond en avant
« Now Jump » au Nam June Paik Art Center
 

  Jusqu'au 5 février prochain, un nouveau centre d’art situé à la périphérie de Séoul, et dédié au vidéaste coréen Nam June Paik, présente son premier festival multidisciplinaire, intitulé « Now Jump ». De nombreux artistes programmés dans le cadre de ce festival sont européens – preuve de la politique du Centre en matière de collaboration internationale.

Au sommet des escaliers, je suis saisie par le regard effronté de Sophie Demeyer, une des danseuses de la compagnie Les Gens d’Uterpan, crâne rasé, simplement vêtue d’une culotte et d’une chemise trop grande, déboutonnée. Elle me regarde fixement comme si je faisais partie de l’exposition ; mais c’est elle qui participe au Festival Now Jump – l’événement qui inaugure le tout nouveau Centre d’Art dédié à Nam June Paik connu pour son approche artistique à la fois ludique, politique et multidisciplinaire. Je détourne rapidement mon regard, et me vois sur un grand écran, où ma tête semble pivoter au ralenti à 180°. Je suis face à l’installation de William Forsythe, City of Abstracts, qui dompte le temps réel grâce à un programme informatique développé par Philip Baussman. Je viens de passer 13 heures dans un avion et une heure dans un autobus pour arriver dans cette banlieue de Séoul : je suis à présent complètement réveillée et captivée.

La rapidité de la croissance économique de la Corée – passée en 55 ans d’une économie agricole très pauvre affichant un PIB annuel par personne de 100$, à un PIB de 20 000$ – a transformé Séoul en l’une des 20 plus riches villes du monde. Le pays est devenu l’un des leaders mondiaux de la construction navale, des semi-conducteurs et de la robotique (on dit qu’en 2020, tous les ménages coréens possèderont leur propre robot). Près de la moitié de la population sud-coréenne vit à Séoul ou sa périphérie. Le climat est plutôt à l’optimisme et malgré l’ombre menaçante de la crise financière, l’avenir semble radieux. Il y a même un mouvement vers l’écologie avec la restauration de la crique de Cheonggycheon et son cours d’eau de 6 kilomètres traversant le cœur de la capitale, devenue une aire de loisirs très populaire où on ne trouve pas le moindre détritus, que ce soit dans l’eau ou sur ses toutes nouvelles rives....

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