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5 décembre 2008

Tant de questions ...

Nice Matin:  L'ouvrage venant de paraître sur le grimpeur niçois, met au jour une facette inconnue du personnage et un éclairage nouveau sur sa fin tragique: Pourquoi Patrick Berhault s'est-il tué en 2004 dans les Alpes suisses ?    

Paru le dimanche 1 juin 2008

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Pour quelle raison Patrick Berhault s'est-il tué en avril 2004 dans les Alpes suisses, en chutant d'une arête neigeuse a priori sans grand danger pour un alpiniste de son expérience et de son talent ? Quatre ans après le drame, proches et amis de l'athlète niçois continuent de s'interroger.

À ceux-ci et à tous les amoureux de la montagne, un ouvrage venant de paraître (1) apporte un élément de réponse. En livrant un témoignage inédit, celui du compagnon de cordée, Philippe Magnin, qui dévoile le contexte et les circonstances de l'accident.

 

Ce dernier a été embarqué par Berhault - surnommé E.T. par des amis niçois en raison de ses capacités physiques d'extraterrestre - dans un énorme défi. Il s'agit d'enchaîner en trois mois les 82 sommets alpins de plus de 4 000 mètres. D'entreprendre le plus grand marathon de l'histoire de l'alpinisme, l'équivalent, selon les auteurs du livre, de « quatre Tours de France de suite, sans journée de repos, ni voiture-balai et juste du Nutella comme remontant ».

Au fil des semaines, Philippe Magnin tire cependant la sonnette d'alarme. Avec la fatigue s'accumulant cime après cime et confinant à l'épuisement, la prise de risque et la probabilité d'erreur augmentent dangereusement.

Le compagnon de cordée voulait tout arrêter

 

L'un puis l'autre des alpinistes chutent dans le vide. Sans gravité. Deux avertissements sans frais, songe Magnin qui explose : « Tu sais comment ça va finir ? Ou tu vas y passer, ou je vais y passer, ou ce sera les deux ».

 

Le professeur à la prestigieuse École nationale de ski alpinisme (ENSA) veut interrompre le défi. S'il abandonne, il prendra la responsabilité de laisser Patrick poursuivre seul l'aventure. Il met alors tout en oeuvre pour stopper cette folie.

 

Lors d'une descente à skis, il essaie de provoquer chez son ami la chute qui lui tordrait le genou et l'obligerait à jeter le gant. En l'entraînant délibérément sur la pente la plus raide. À skis, Patrick n'a pas l'aisance de son compagnon de cordée. Il tombe à plusieurs reprises en suivant tant bien que mal une trace de casse-cou. Rouge de colère à l'arrivée, il s'est transformé en bonhomme de neige mais il est indemne. Et plus déterminé que jamais à aller au bout du défi.

 

La course à l'argent  et aux sponsors

 

Son obstination, confient les auteurs du livre, n'est pas uniquement liée aux 82 sommets à escalader dans un temps record, au désir de remplir son contrat vis-à-vis de son sponsor, le conseil général des Alpes-Maritimes. Il a besoin de remporter ce challenge pour en financer un second lui tenant particulièrement à coeur, la traversée des Andes du nord au sud.

 

Donc il ne renonce pas... jusqu'à cette chute fatale d'une corniche. Le terrain lui paraissant facile, il venait de détacher la corde de sécurité le reliant à son compagnon. Le défi et ses exigences, en d'autres termes la course à l'argent et aux sponsors, ont-ils eu raison du surdoué, qui réalisa les rêves de plusieurs générations de grimpeurs ?

 

Patrick Berhault, surnommé ET pour ses capacités physiques d'extraterrestre, à l'oeuvre dans une voie extrêmement difficile de la « Tête de Chien » à la Turbie. (Photos DR)

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