photo :Adrian Paci L’exposition collective a ceci de magique, elle crée entre les œuvres, des relations pour lesquelles elles n’ont pas été conçues et dans cette conversation à plusieurs voix, elle offre au visiteur une somme de réflexions individuelles qui s’articulent parfaitement ensemble pour peu qu’on sache les associer. Chaque œuvre se lit ici comme un récit qui relève à a fois de l’intime et de l’universel. Les parcours et les histoires sont singuliers, les lieux particuliers, dire que toutes racontent la même chose serait faux. Pourtant ensemble, les œuvres racontent chacune une partie de ce qui pourrait constituer une seule et même histoire. Le point commun à toutes ces pièces et le véritable « matériau » est le vécu d’êtres singuliers pris dans une histoire collective. Pour tous ceux qui sont d’ « ailleurs » et qui vivent « ici » Lourds comme le poids de l’administration, les tampons sculptés et démesurés du camerounais Barthélémy Toguo ressemblent à des silhouettes et sont gravés de mots précieux et très convoités : visas, carte de séjour... À la présence très matérielle de l’œuvre de cet artiste, répond une vision quasi fantomatique filmée par Laura Waddington. L’artiste tente de suivre à Sangatte
des clandestins perdus dans la nuit, en proie à la violence policière.Les images sont autant séduisantes qu’inquiétantes, elles informent tout en étant aux antipodes du documentaire journalistique traditionnel. « Chez soi » puisque l’exposition pose la question, c’est bien ce dont traite la chilienne Lorena Zilleruelo. Deux portraits de femmes en vis-à-vis qui évoquent leur terre natale, le Chili, et leurs racines, l’Italie pour l’une, la Palestine pour l’autre. La culture est-elle soluble dans le pays d’accueil ? En tout cas elle s’entretient et laisse aux nouvelles générations un dilemme sur le choix à faire. Jean-Michel Boulaire Informations : www.ligue92.org Une exposition de la ligue de l’enseignement des Hauts-de-Seine et de la mairie de Nanterre réalisée avec l’aide de la cité nationale de l’histoire de l’immigration, la Maison Rouge, les galeries Chantal Crousel, la Bank, Air de Paris, les filles du calvaire (Paris), Christian Nagel (Berlin), Francesca Kaufmann
(Milan), Association Pour Que l’Esprit Vive, l’association
AIDDA, tram, le Fonds Municipal d’Art Contemporain - Ville de Paris. |
16 décembre 2008
L’art contemporain dans le champ social et politique
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