Pour changer des traditionnels articles de fond sur l'Hadopi, voici une petite fable sur l'adoption de la loi Création et Internet, que nous livrons bien sûr (comme tous les articles de Numerama) sous licence libre Creative Commons by-nc-nd, pour tous ceux qui souhaiteraient la diffuser autour d'eux. Vous êtes également les bienvenus si vous souhaitez l'illustrer et nous proposer vos illustrations :-)
Je veux être la seule à sentir toutes les fleurs, Le Roi n'aimant pas cette sorte d'insecte, Les sages des villages appelés députés, Sire il y a eu problème, lui dit le messager, En ce cas supprimez toutes les tentures Le messager immédiatement convoqua Protégeant de sa main une abeille aux vives En ce cas supprimez ces piliers de marbre, Lorsque toute l'Assemblée fut finalement En ce cas supprimez l'Assemblée, dit le Roi.
Dit un matin la Reine de fort mauvaise humeur.
Montrez-moi votre Amour et suivez mon conseil,
N'épargnez personne, même pas les abeilles.
N'écouta pas qui trouvait l'idée abjecte.
Il
faut une loi convainquit un légiste.
Si ça n'est que ça, dit
le Roi, qu'elle existe !
Furent alors convoqués à la Haute Assemblée.
Ces mouches vrombissantes font mille dégâts,
Défendit sans succès l'émissaire du Roi.
Il y a eu des errances parmi vos députés.
L'opposition n'ayant compté que des ombres,
A
usé des rideaux et trompé sur son nombre.
Répondit l'enragé, j'ai promis la rupture
Pour ne pas à souffrir de ces flibustiers.
Faites que cette loi soit de nouveau votée !
Les
sots courtisans fustigés par le Roi.
Vous qui ne redoutez
rien plus que la disgrâce,
Oubliez pour voter que cette loi
est crasse.
couleurs, l'un d'eux dénia la rendre captive.
Doit-on tous dans nos champs au nom de quelques fleurs,
Dresser des filets d'or contre ces butineurs ?
Sire il y a eu problème, dit le messager,
Le texte je le crains fut encore rejeté.
Les
rideaux sont coupés mais ce que je soupçonne,
C'est que
l'opposition s'est servie des colonnes.
Je ne puis supporter encor qu'ils délabrent
Le bénéfice de notre Haute Assemblée,
Où les
lois que je dicte doivent être votées.
Vidée, le messager fut à court d'arguments.
Sire il me faut vous dire enfin la vérité,
C'est que vos députés ne veulent pas voter.
Alors la loi fut votée par la seule voix
Royale. Puis on tua la dernière abeille.
Et
maintenant, dit la Reine : je veux du miel !